La région de Tabora a été désignée comme la première du pays à afficher un taux élevé de paludisme, une situation qui découle de l'idée fausse selon laquelle l'utilisation de moustiquaires médicamenteuses réduirait la puissance masculine.

Les statistiques montrent que le taux de paludisme est passé de 11,7 % en 2016/2017 à 23,4 % en 2022, tandis que le taux national est de 8,1 %.

Face à cette situation, le gouvernement, par l'intermédiaire du Département des médicaments (MSD), a installé des camps dans la région et distribué des moustiquaires médicamenteuses.

S'exprimant hier, le commissaire régional par intérim de Tabora, Luis Bura, a déclaré que la situation du paludisme dans la région était mauvaise, ce qui en fait la principale source d'infections dans le pays.

« Des études montrent que le taux de paludisme chez les enfants âgés de six mois à cinq ans était de 20 % en 2016/2017 et qu'il a atteint 23 % en 2018 », a-t-il déclaré.

Il a expliqué que le taux d'infection national est de 8,1 %, soit une augmentation de 11,7 %, ce qui place la région en tête.

Il a déclaré que la situation était inacceptable et qu'un effort conjoint des dirigeants et de la communauté était nécessaire pour garantir la diminution de l'infection.

Bura a souligné que les groupes à risque bénéficieront des moustiquaires, notamment les enfants de moins de neuf mois et de cinq ans, les femmes enceintes, les étudiants, les personnes âgées de 60 ans et les personnes vivant avec le VIH.

Il a indiqué que plus de 300 000 ménages sur les 400 000 qui recevront des moustiquaires, soit plus de 1,8 million, recevront des moustiquaires.

Le directeur par intérim de MSD Tabora, Adonizedeck Tefurukwa, a remercié le Dr Samia Suluhu Hassan, présidente, pour son leadership dans l'amélioration continue des services de santé dans le pays, et a assuré la population de Tabora que chaque bénéficiaire des moustiquaires bénéficierait de ces services.

Il a indiqué que la distribution était bien organisée et que les équipes étaient suffisantes pour atteindre chaque zone. Pour ce faire, deux entrepôts supplémentaires ont été loués dans les régions de Nzega et d'Igunga.

« Nous avons reçu plus de 1,8 million de moustiquaires qui seront distribuées dans 2 673 centres, soit plus de 400 000 foyers », a-t-il précisé.

De son côté, le médecin-chef régional, le Dr Honoratha Rutatinisibwa, a expliqué que ces chiffres s'expliquent par l'idée reçue, chez les habitants de la région, que l'utilisation de moustiquaires médicamenteuses réduit la puissance masculine.

À cela s'ajoutent l'assainissement environnemental insatisfaisant, l'absence de budget alloué par le conseil municipal à l'achat d'insecticides, le manque de sensibilisation du public aux tests et la non-inclusion de la région dans le plan national de pulvérisation d'insecticides.

« Sans parler de l'augmentation des zones de reproduction des moustiques due à l'agriculture, de la géographie de la région, qui compte de nombreuses zones d'eaux stagnantes, et du manque d'acteurs apportant leur soutien aux interventions de lutte contre la maladie », a-t-il ajouté.